«Ovni». Pour quoi faire ? Pour s’appuyer sur le «triangle de la connaissance», en clair éducation, recherche, innovation, afin de «créer plus de richesses». Là où 10 000 chercheurs américains font naître 100 entreprises par an, Saclay n’en produit que 10. Le cluster doit booster tout ça, avec un arsenal classique : «thématiques fédératrices», mini-campus spécialisés et, pour les entreprises, incubateurs, pépinières et hôtels d’activités.
Mais aussi avec des moyens moins banals, dont le déménagement «éventuel» vers le plateau de la partie de Paris-11 qui est à Orsay. Cette «relocalisation» s’accompagnerait de l’arrivée d’autres grandes écoles scientifiques qui «ont exprimé leur volonté de s’installer dans cet environnement», lit-on dans le dossier. Sont recensées l’Ecole des mines, l’Ecole centrale des arts et manufactures ou l’Ecole normale supérieure de Cachan.
Cette perspective a fait bondir les socialistes. Jean-Paul Huchon, président de la région, Jean-Louis Missika, adjoint au maire de Paris chargé des Universités et Jean-Yves Le Bouillonnec, député-maire de Cachan (Val-de-Marne), ville de Normale sup, ont réagi dans un communiqué commun dénonçant «un processus mécanique de concentration» et le déménagement de Paris-11 «faute d’avoir investi dans sa rénovation».
«Je l’ai dit à Fillon : c’est hallucinant que la région n’ait pas été consultée le moins du monde sur ce sujet», confiait hier à Libération, Jean-Paul Huchon, rappelant que la collectivité avait investi 250 millions en six ans sur Saclay. Quant à la «volonté» des grandes écoles de bouger, «ce n’est certainement pas vrai pour l’ENS de Cachan et il en est de même à mon avis pour Centrale et pour AgroParisTech». D’autres affrontements sont prévisibles côté transports. Christian Blanc invente une infrastructure toute neuve : un «métro automatique rapide» entre Massy et Versailles, qui «passera en souterrain sous le plateau». «Un ovni absolu, qui ne figure dans un aucun plan», réagissait hier Jean-Paul Huchon. Un bus en site propre lui paraît «largement suffisant pour le nombre de gens sur place».
«Ingénierie financière». La préservation des espaces agricoles du plateau, abondants, fâche aussi. Les élus de la communauté d’agglomération du plateau de Saclay (Caps), veulent que le projet respecte la préservation prévue de 2 300 hectares. Christian Blanc n’en «sanctuarise» que 1 800. Il a plaidé hier son approche «profondément écologique» et s’est dit prêt à regarder, «cadastre en main, avec les agriculteurs, s’il faut rajouter un peu». Avec les agriculteurs ? Huchon affirmait hier avoir «découvert qu’on était passé de 2 300 à 1 800 par la bande», sans contact officiel. Sur le plan général, le projet ne pioche pas une idée dans les travaux de la consultation internationale, pourtant lancée, en octobre 2007, par Sarkozy en personne, sur «le grand pari de l’agglomération parisienne», en cours au ministère de la Culture. Le dossier ne contient pas non plus une ligne de financement, malgré la taille de «l’investissement total, vraisemblablement de 2,5 à 3 milliards d’euros. Nous verrons comment rendre ces financements abordables à partir d’une ingénierie financière, de modèles qui ne sont pas des modèles français». La France, sur cette pratique, n’en est «qu’aux balbutiements», estime Blanc.
Extrait de l'article :"L’Etat sort de son chapeau une «Silicon Valley» contestée" 7 Novembre 2008
SIBYLLE VINCENDON pour Libération
Il n'empêche que Huchon est élu démocratiquement et qu'il devra rendre des compte aux prochaines élections
C. blanc qui protège jalousement les terres agricoles de la Plaine de Versailles (sa circonscrition) propose de bétonner le Plateau de Saclay ches les voisins
De plus il présente un projet mais n'aura pas de compte a rendre aux citoyens ; c'est un peu facile !
A ce jour le projet de C Blanc fait l'unanimité "contre lui : " des élus du territoire, des agriculteurs, des associations des membres de son gouvernement. Les scientifiques sont partagés mais comment résister à la promesse de nouveau labos chauffés alors que l'état à été incapable d'entretenir la fac d'Orsay, ( les scientifique n'auront toujours que 1.1% du PIB contre de 3% aux USA).
Sûr qu'il va falloir recruter des talents à l'étranger, puisque comme il est dit joliment (ce qui semble ne poser de problèmes à aucun des entousisastes), c'est que : "Le dossier ne contient pas non plus une ligne de financement, malgré la taille de «l’investissement total, vraisemblablement de 2,5 à 3 milliards d’euros. Nous verrons comment rendre ces financements abordables à partir d’une ingénierie financière, de modèles qui ne sont pas des modèles français». A tant qu'à faire d'importer les "meilleurs" et leurs méthodes, ne faudrait-il pas leur demander aussi de payer ?
Traverser le plateau de Saclay pendant 2 ans ne permets pas apparement de "comprendre" le territoire qui même sans parler des champs, qui ne sont pas un désert, des paysages, il a des villages, des entreprises, des université, des centres de recherche
Je rappelle aussi que vous comme nous avons un, besoin vital de se nourrir et que sauf erreur la nourriture vient de la terre agricole.
Or une pénurie de terre agricole se dessine dans le monde, Vos enfants auront besoin de manger et on ne peut pas continuer a piller les pays du sud en les "obligeant" a produire intensivement avec des produits à base de pétrole pour l'exportation au détriment de leurs cultures traditionnelles et ce sans parler du bilan écologique des transports !!
Raisonner globalement et agir localement c'est un devoir de re développer une agriculture nourricière locale
Je vous invite à me contacter pour venir visiter ce que vous considérez comme un désert
Pour le reste d'accord sur l'analyse plus économiques subventions et autre
La croissance de la région parisienne se fait, il faut en avoir conscience, sur les meilleurs sols agricoles de France.
2300 ha de terres agricoles sur le plateau de Saclay ce n'est pas l'"abondance" que mentionne l'article quand on rapporte cela aux centaines de milliers d'habitants en périphérie. Les sols sont une ressource nécessaire aux enjeux planétaires de demain: alimentation, carburants, chimie verte.... La crise économique était elle imprévisible? La crise écologique n'est elle pas déjà installée? Sommes nous vraiment à l'abri, un jour, d'une crise alimentaire, en particulier avec le renchérissement de l'énergie? Une vision régionale, globale, pourrait peut-être garantir de préserver certains équilibres ville/campagne. La vision "parisienne" semble vouloir privilégier la dimension "urbaine" au détriment des espaces naturels et nourriciers qui subsistent encore sur ce plateau. 60 000 hectares de sols sont perdus pour l'agriculture chaque année en France . Seul 20% des surfaces emmergées du globe sont des terres arables. Il est prévu autour de 9 milliards d'habitants sur la planète en 2050...ne peut-on, même localement, intégrer tout de suite ces données du problème? (Pour compléter la réflexion on peut lire le très bel ouvrage l'"Epuisement de la terre - l'enjeu du XXIe siècle" de D. Nahon chez Odile Jacob)
Extraits Choisis des commentaires à propos de cet article
Les problèmes soulevés dans ces articles me permettent de comprendre les tenants et aboutissants. Avoir les idées contestataires en tête m'aide à me faire une idée des grandes lignes directrices de mon scénario . J'aimerai vraiment travailler sur le coté écologique et conserver le maximum de terrains agricoles; une solution architecturale adaptée devra être considerée.
Je pense à trouver un moyen de conserver le paysage actuel et y adapter le bâti .. la nature, la légèreté, le mouvement sont des notions que j'aimerai développer.
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