mercredi 6 mai 2009

mardi 28 avril 2009

Tracé du Metro Automatique ( Christian Blanc)


Sarkozy va mettre sur les rails un super métro francilien

C'est à une mobilisation à tous les niveaux, digne de la politique du « bond en avant » de la Chine de Mao, à laquelle l'Ile-de-France se prépare. Mercredi, Nicolas Sarkozy dévoilera, depuis la Cité de l'Architecture, les chantiers majeurs du Grand Paris destinés à effacer les décennies de retard prises par la région capitale dans son aménagement autant que dans son organisation institutionnelle, et qui compromettent son développement futur. Forcément multipolaire, compte tenu de l'étroitesse du territoire parisien, ce développement appelle un changement radical d'échelle et d'architecture des systèmes de transports pour accompagner les flux croissants de banlieue à banlieue.

Un chantier gigantesque auquel l'Elysée a décidé de s'attaquer en priorité et qui représente un investissement colossal. « Entre 15 et 20 milliards d'euros », estimait le mois dernier Christian Blanc. Le chef de l'Etat a ainsi fait sien le projet de super-rocade de métro de son secrétaire d'Etat au Grand-Paris. Longue de 130 kilomètres, cette infrastructure ceinturera la capitale au grand large. Pour répondre à l'urgence de fluidifier le trafic, ce réseau entièrement automatique, comme l'est la ligne 14 du métro parisien, futur tronc commun de cette grande boucle, devrait être réalisé en un temps record, de l'ordre d'une dizaine d'années, selon le secrétaire d'Etat.

Ni SNCF ni RATP

Un délai rendu possible par la réalisation de l'ouvrage en souterrain, choix qui allège les procédures d'enquêtes publiques, et par la mise en oeuvre simultanée de plusieurs tunneliers. Autre particularité, il sera fait appel au privé pour financer l'infrastructure et ce, via la procédure du PPP (partenariat public-privé), sur la base d'un contrat de cinquante ans. L'exploitation de ce métro du XXIe siècle, appelé à fonctionner non stop, ne sera confiée ni à la SNCF ni à la RATP, mais à une entreprise ad hoc, indiquait ce week-end « le Figaro ».

Cette grande boucle sera innervée, en grand partie, par les projets, complétés et améliorés, que porte la région Ile-de-France, dans le cadre de son plan de mobilisation sur les transports de 18 milliards d'euros. Parmi ceux-ci figureraient la désaturation de la ligne 13, le prolongement d'Eole vers l'ouest et plusieurs extensions de lignes du métro. Le chef de l'Etat « a reconnu l'intérêt de notre plan de mobilisation qu'il considère comme nécessaire et a par ailleurs évoqué les propositions du secrétaire d'Etat, avec l'affirmation assez claire qu'il n'y avait pas de contradictions entre ces documents», se félicite Jean-Paul Huchon, le président PS du conseil régional, reçu jeudi par Nicolas Sarkozy. Et d'évoquer un nouvel esprit partenarial sur ce dossier des transports, qui sonne comme une armistice dans la guerre de tranchées qui oppose sa collectivité à l'Etat depuis plusieurs mois.

JOËL COSSARDEAUX, Les Echos

Huchon attend les annonces de Sarkozy sur le Grand Paris [ 27/04/09



Le président de la région Ile-de-France attendra mercredi et le discours du président de la République sur le Grand Paris pour vérifier que l'Etat et la région ont accordé leurs violons sur la question des transports collectifs. Un sujet qui oppose les élus à l'Etat.

Après sa rencontre avec le président de la République, Nicolas Sarkozy, le président socialiste de la région Ile-de-France, Jean-Paul Huchon, a-t-il enterré la hache de guerre dans le dossier sur l'avenir des transports collectifs dans la région capitale qui oppose les élus à l'Etat? En témoignage de bonne volonté, M.Huchon se montre du moins prudent. "J'attend mercredi un discours qui permettra de vérifier que l'Etat s'engage à accompagner les collectivités locales et quand je l'ai rencontré jeudi, le Président de la République ne m'a pas dit +non+", a-t-il déclaré lundi en posant la première pierre de la future station de métro de la ligne 8, Créteil-Parc des sports. "Dans ce cas, ce sera un système gagnant-gagnant. Sinon, les collectivités locales prendront leurs responsabilités mais, sans l'Etat, nous ne pouvons pas être aussi efficaces", a-t-il ajouté, estimant que la région pouvait financer seule ses projets, à condition de recourir à l'emprunt, mais que dans ce cas le projet soutenu par la région et les collectivités locales serait livré avec un retard "d'environ quatre ans".L'Etat et la Région défendent en effet chacun leur projet de transport urbain autour de Paris. M. Huchon propose métrophérique ,un projet évalué aujourd'hui à 18,6 milliards d'euros à l'horizon 2020, tandis que le secrétaire d'Etat au développement de la région-capitale, Christian Blanc, soutient un projet de métro automatique reliant sous 10 à12 ans les futurs pôles économiques (Saclay, Orly, Roissy, La Défense), les aéroports et les gares TGV pour une facture estimée de 15 à 21 milliards d'euros. Le premier veut apporter une réponse aux difficultés de déplacements que subissent les Franciliens sur les infrastructures existantes; le second veut participer à la création d'un Grand Paris, avec un réseau de transport non plus centré sur la capitale, mais multipolaire. Le président de l'exécutif régional a estimé que les deux projets ne sont pas "incompatibles" mais il a également réaffirmé qu'il était aussi indispensable de traiter les urgences.

A savoir: "le désengorgement de la ligne 13 et du RER A". Pour Daniel Canepa, le préfet de la région Ile-de-France, les annonces de Nicolas Sarkozy sur le Grand Paris "nécessiteront deux choses : la coopération et la cohérence". Pour sa part, Pierre Mongin, PDG de la RATP, a estimé que ces annonces seront "extrêmement importantes pour le développement et la compétitivité de la région", tout en assurant que ses priorités allaient à l'amélioration de la ligne 13 et du RER A. Il a assuré que la régie, avec notamment ses 1.200 ingénieurs, était "prête à mettre toute sa force" dans les projets que M. Sarkozy annoncera.

JEAN-MICHEL GRADT, Les Echos (source AFP)